Chine : quand le maïs déstabilise le sucre

La Chine, qui est le premier importateur de sucre, développe ses ventes d’isoglucose issude l’amidonnerie de maïs, en Asie et notamment aux Philippines. Si la consommation dece produit se développe dans la région asiatique, cela impactera durablement le prix dusucre dans cette partie du monde.Ce nouveau positionnement chinois, est à mettre sur le compte des aides à l’utilisationindustrielle des stocks de maïs. En effet, la politique de soutien de la céréale a entraînéune hausse beaucoup trop importante des réserves locales. Celles-ci représentaient 45%des stocks mondiaux à la fin de la saison 16/17, soit 90 Mt. Le pays doit se débarrasserde cette vieille marchandise dont la qualité laisse à désirer et qui peut être difficilementutilisé en alimentation animale ou humaine (vomitoxines). La solution passe donc par unusage industriel « forcé ».En Chine, le sucre vaut deux fois plus cher que le HFCS* sur le marché local. Il a déjàremplacé son concurrent dans de nombreux secteurs agro-alimentaires, mais pourraittrouver ses limites dans la mauvaise image santé de ce produit. Les exportations sontdonc essentielles à son bon écoulement.Le coup de pouce à la transformation industrielle (subventions, taxes à l’importationd’éthanol et aux DDGS, etc.) devrait rapportée 6 Mt de consommation supplémentairedès cette saison. C’est une partie de billard à plus de trois bandes. Les Chinois enlimitant la place des USA dans leurs approvisionnements, limitent leurs stocks internesde maïs, disposent de DDGS pour limiter la hausse des prix de l’alimentation animale,développe un nouveau business (HFCS) à l’export et améliore leur bilanenvironnemental (10% d’incorporation dans l’essence à 10 ans). Le bilan chinois vaprofondément se modifier avec un poste industriel passant de 70 Mt à 100 Mt de maïsdans les prochaines années.

*High Fructose Corn Syrup ou isoglucose

Vigie-mp.com, zoom marchés, avril 2017